“La loi italienne sur le droit à l’avortement est plutôt bien conçue. Le problème, c’est qu’elle n’est pas appliquée.” En deux phrases, Irene Donadio, responsable du plaidoyer au sein de la branche européenne de la Fédération internationale du planning familial (IPPF-EN), résume les difficultés rencontrées par les Italiennes pour accéder à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Un processus qui relève plutôt du “chemin de croix”, comme l’illustre le reportage d'”Envoyé spécial” diffusé sur France 2 jeudi 9 mars, au lendemain de la journée internationale des droits des femmes.
En Italie, le droit à l’avortement est protégé par la loi 194, adoptée en 1978. Ce texte autorise l’IVG jusqu’à 90 jours d’aménorrhée, soit un peu plus de douze semaines après les dernières règles. Un délai semblable à celui en vigueur dans la majorité des autres pays d’Europe. Mais “cette loi n’est pas parfaite”, tempère Irene Donadio. Les femmes sont en effet obligées d’obtenir une attestation médicale, puis d’attendre sept jours de réflexion, avant de pouvoir réaliser la procédure. Ces contraintes sont pourtant jugées inutiles par l’Organisation mondiale de la Santé.
Deux gynécologues sur trois refusent la procédure
La principale entrave à l’IVG, ce sont les médecins italiens eux-mêmes. Une majorité refuse de réaliser des avortements, au titre de l’objection de conscience. Egalement garantie par la loi 194, cette mesure permet aux soignants de ne pas participer à la procédure en raison de leurs croyances personnelles ou religieuses. En 2020, 64,6% des gynécologues faisaient ce choix, selon les données les plus récentes du ministère de la Santé italien*.
Ce pourcentage est en légère baisse, après avoir avoisiné les 70% pendant une dizaine d’années. Chez les anesthésistes et le personnel non médical, présents lors des interventions par voie chirurgicale, le taux d’objecteurs est en revanche passé sous la barre des 50%.
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