Des chercheurs américains estiment que lesépidémies de syphilis aux Etats-Unis sont plus lerésultat d’un cycle naturel entre l’agent infectieux etl’hôte qu’une traduction des comportements sexuels. Seloneux, les épidémies précédemmentattribuées à des relâchements de laprévention seraient causées par une perted’immunité chez les personnes à risque d’infection.Petite explication…L’équipe du Dr Nicolas Grassly a examiné lesregistres de santé de 68 villes américaines entre1941 et 2002. Ils ont comparé les chiffres desépidémies de syphilis et de gonorrhées, uneautre maladie sexuellement transmissible. Après analyses,ils ont trouvé que la survenue des épidémiesde syphilis suivait un cycle indépendant de 10 ans. Selonles chercheurs, la bactérie (treponeme pâle) àl’origine de la syphilis confère une certaineimmunité. Mais cette immunité est temporaire :maximum juste après l’épidémie, elle s’estompepetit à petit jusqu’à ce qu’une nouvelle vague decontamination surviennent.Cette hypothèse est confortée par la comparaison avecles épidémies de gonorrhées dans lesmêmes villes et qui donnent des résultatscontrastés. L’absence d’immunité induite faceà ces infections reflèterait ainsi plusfidèlement un éventuel relâchement descomportements sexuels, également à l’origine d’autresMST comme le sida.
Si cette hypothèse se confirme, les prochainesépidémies de syphilis pourraientéventuellement être prévues et mieux prises encharge. Selon les chercheurs, cette hypothèse de «facteur d’immunité de la population » incite àla prudence face à l’interprétation desdonnées des centres de surveillance des MST. L’explicationreposant sur les changements de comportements sexuels ne serait pasla seule à considérer.
Rappelons cependant que le préservatif reste le seul moyende protection face aux MST.Source : Nature 433, 417 – 421 (27 January 2005)